Les souvenirs affluaient....
Elle avait 20 ans et sortait du cocon de l'enfance, débordante d'une énergie lumineuse. Dans l'orbe d'un grand amour, aspirée par cette passion tourbillonnante, elle tremblait de désir...s'extraire de sa chrysalide, sécher une à une ses ailes et se laisser aller à l'envolée promise. Protégée, choyée, elle voulait s'asseoir à la table de la vie, prendre sa place. Son enfance fut une prison dorée où ses parents la servirent comme une princesse. Un sentiment diffus : celui de vivre en écornifleuse, en parasite. Désormais, plus question de vivre aux crochets des autres.
Et le piège s'est refermé sans même qu'elle y prenne garde. A-t-elle voulu refuser la notion de sacrifice dans laquelle sa propre mère s'était engluée ? Sans nul doute. N'a-t-elle donc pas vu que derrière ce masque était embusqué le goût du pouvoir, l'envie de changer les choses, les êtres ? Pendant des années, elle s'obstinera à mener un combat perdu d'avance. Dépenser une somme incroyable d'efforts pour tenter d'équilibrer sa vie d'épouse, de mère, de professionnelle. Elle mènera ses trois vies avec une force décuplée de super woman soucieuse de son propre accomplissement et de celui de sa sphère familiale et sociale. Son "obstination ne lui laissera voir qu'une seule échappée au désordre grandissant : changer l'autre ! changer les autres ! son mari, ses enfants, sa belle-famille, tous les réfractaires !..."
Pendant ces si nombreuses années, s'aperçoit-elle qu'elle se perd elle-même toute occupée à régler le focus à l'extérieur d'elle-même ?
Elle mène sa vie tambour battant, saute les haies des épreuves et des douleurs avec une énergie que beaucoup admirent, s'arque-boute toute tendue vers la réussite de sa vie familiale et professionnelle.
Sans doute laisse-t-elle sur le côté du chemin, quelques-uns trop faibles pour la suivre mais en a-t-elle conscience toute auréolée de la lumière incandescente de son désir et de son ambition ? Elle se pense généreuse puisqu'elle veille sur chacun et sur chacune, se dit à leur écoute, se remet parfois en cause lorsque la pression extérieure de ses proches est trop forte mais continue fermement à tenir son cap et à les entraîner vers le but fixé.
Un jour, elle craque comme un élastique trop longtemps tendu. Elle se retrouve au fond de son lit, noyée, asphyxiée par les épaisses tentures de cette vie flamboyante, cette vie d'apparence... évidée, nue, sans autre protection qu'elle-même.
Terrible malentendu ! "L'oeuvre qui t'était confié n'était pas l'autre, c'était toi"... "C'était à ton humanité, à ta loyauté que tu étais invité à travailler pas à celles de l'autre."
Peu à peu, elle écartera les rideaux de l'illusion des victoires et des échecs, des amitiés surfaites, des affections spécieuses ou jalouses.
Elle vivra pour être en vie, aimera pour aimer, servira pour servir, aidera pour aider, écoutera pour être à l'écoute, prendra soin d'elle-même pour se sentir elle-même, en plénitude. Belles tautologies dont elle fera une règle de vie.
Elle veillera à entendre et à écouter sa cacaphonie intérieure, à renforcer sa propre fiabilité. L'efficacité forcenée qu'elle a mis en toute chose va changer de cible, ce ne seront plus les autres mais elle-même.
Elle est désormais conviée à une autre table de la vie. Conviée seulement, pas obligée, "convier à aimer et à servir pour que sur terre soient l'amour et le service...un simple service d'honneur...ni plus ni moins"...
L'écriture de ce texte m'a été inspirée par la lecture de "Eloge du mariage, de l'engagement et autres folies" de Christiane Singer. Qu'elle en soit remerciée car au fil des lectures des livres de cette écrivaine, bien des portes se sont ouvertes qui m'ont aidé à prendre une nouvelle orientation de vie.
Un très beau livre, comme tous les livres de Christiane Singer...
RépondreSupprimeron ne peut pas changer les autres on ne peut que changer soi-même.
Heureuse de te retrouver Malou
bises
oui un très beau livre, j'en ai lu plusieurs qui m'ont éblouie et m'ont conduit vers une belle réflexion sur mes orientations de vie. Heureuse de renouer avec la blogo et mes aminautes. Bises Josette.
Supprimer(•ิ‿•ิ)✿
RépondreSupprimerCoucou et merci pour cette publication, ces mots qui nous en apprennent toujours un peu plus sur nous même et nous font cheminer.
GROS BISOUS d'Asie jusqu'à toi chère Malou (je suis heureuse de ton retour !!!) :o)
Bonne journée ! ✿✿º°。
Moi aussi Nancy, heureuse de parvenir à dégager du temps pour ces échanges bloguestes qui me sont précieux. Merci pour le partage. Bises.
SupprimerUn petit coucou rapide avant de partir.. merci pour la réflexion... je repasserai plus longuement.
RépondreSupprimerHeureuse de te retrouver dans les allées de nos mots.
Douce journée à toi, Malou.
Den
Merci d'avoir pris le temps de ces quelques mots malgré ton manque de temps. A très bientôt pour un nouvel échange alors ? Bises
SupprimerBonjour chère Malou, je suis très heureuse de ton retour et je te remercie de ce beau billet et ma fois oui, on ne peut pas changer les autres.
RépondreSupprimerQue ta soirée soit douce.
Gros bisous
Heureuse de te revoir ici ma chère Denise. A bientôt.
SupprimerC'est vrai que ces "vacances" se prolongeaient mystérieusement.
RépondreSupprimerTrès joli texte qui concerne beaucoup de femmes, me semble-t-il. Ce besoin d'être parfaite et de tout réussir, de le montrer, de canaliser les autres pour qu'ils s'adaptent au projet. Rien ne doit dépasser sur la photo autrement le cadre éclaterait. Ce perfectionnisme fait tant de mal!
Oui ce perfectionniste fait tant de mal pour les autres et aussi pour soi. Cette course effrénée vers le mieux est une course perdue d'avance. Car sait-t-on vraiment pourquoi l'on court ainsi ? Et un jour, au détour d'une lecture rédemptrice, on découvre que le chemin intérieur est le seul chemin qui mène véritablement à soi et aux autres, juste dans l'être, l'aimer et l'écoute. Le moment de cette découverte fut pour moi une véritable révélation qui a révolutionner ma vie et transformer mon "agir" en "être". Bises Nicole.
SupprimerOu encore...
RépondreSupprimerLe burn-out de la femme qui se croyait devoir être Tout, plutôt qu'être elle-même....
oui c'est vrai Alain qu'on peut parler de burn-out, un épuisement à toujours tendre vers un objectif finalement inateignable et un oubli de soi-même qui ouvre un gouffre intérieur. Quelle belle rencontre ai-je fait avec cette fabuleuse Christiane Singer et quelques autres qui m'ont aidée à me reconstruire de belle façon. Bises.
SupprimerJe viens juste de terminer "Où cours-tu, ne vois tu pas que le ciel est en toi?" et je suis sortie éblouie de cette lecture..Puis par une synchronicité absolument parfaite, je revois ton nom briller dans ma liste de blogs.
RépondreSupprimerCe billet de rédemption me parle vraiment.
Très heureuse de te revoir dans la blogo!
Bises célestes
Je suis très heureuse pour toi ma chère Célestine que tu aies fait cette belle rencontre. J'ai été totalement moi aussi éblouie par ce livre, cette façon de transcender sa vie, de la mettre en couleur et en amour. Cette écrivaine, profondément croyante, transmet sa spiritualité, sa philosophie de vie, ses convictions de telle sorte que croyant ou pas on est entrainé vers une humanité solaire qui nous met en joie et nous irradie d'un bonheur intérieur des plus profonds. Heureuse de ces nouveaux échanges sur la blogo. Heureuse de te revoir ici. Je ne vais pas tarder à aller chez toi. Bises sélènes.
SupprimerBonsoir ma chère Malou
RépondreSupprimerPeu présente la semaine dernière, je ne t'avais pas vu revenir. Heureuse de te revoir, ma douce. :-)
Oui, si l'on ne pense pas à soi, comment pourrait-on penser aux autres ? Tu me donnes envie de lire Christiane Singer, je ne connais d'elle que des citations, citations qui me parlent d'ailleurs toujours beaucoup.
Belle semaine à toi, Malou. Je t'embrasse.
Quel plaisir de te revoir ici ma chère Françoise. Oui Christiane Singer est une belle personne, une écrivaine rare trop vite disparue qui m'accompagne depuis un moment déjà pour mon plus grand bonheur. Je vais commenter mardi "Derniers fragments d'un long voyage", j'espère que je te donnerai envie de le lire. Bises ma chère amie.
Supprimer