Sur les bords d'un marigot, il y avait un scorpion qui désirait passer de l'autre côté. Il s'adressa alors à une grenouille :
- S'il te plait, lui dit-il, prends-moi sur ton dos et aide-moi à traverser!
- Mais tu es fou, répliqua la grenouille. Si je te prends sur mon dos, tu vas me piquer et je vais mourir!
- Ne sois pas stupide, repondit le scorpion. Quel intérêt aurais-je à te piquer ? Si je te pique, tu coules et je meurs moi aussi puisque je ne sais pas nager...
Finalement, à force de palabres, la grenouille se laissa convaincre et elle entama la traversée du marigot avec le scorpion sur son dos. Mais, au milieu du fleuve, la grenouille sentit la brûlure d'une piqûre et le poison commença à engourdir ses membres.
- Tu vois, cria-t-elle, tu m'as piquée et je vais mourir!
- Je sais, répondit le scorpion. Je suis désolé...mais on n'échappe pas à sa nature.
Et il disparut lui aussi dans les eaux boueuses.
(Histoire africaine)
Avez-vous parfois l'impression d'agir instinctivement contre votre gré, contre votre propre conscience, en vous laissant aller à la force de l'habitude ? Vous est-il déjà arrivé de savoir intellectuellement ce que vous deviez faire et laisser votre subjectivité, votre cerveau émotionnel prendre le dessus ?
Oh ! pardon, je viens de m'endormir devant mon écran, mes neurones s'emballent, mes synapses se dérèglent :
- si à la place du scorpion on y mettait un financier-rapace et au lieu de la grenouille une entreprise en difficulté ?
- si à la place du scorpion, on y mettait un syndicat rigidifié par des avantages acquis et au lieu de la grenouille des salariés luttant pour leur job ou leur pouvoir d'achat ainsi que des étudiants dont la seule survie est le travail du dimanche ?
Ouf ! décidément j'ai dû faire un mauvais rêve. Comment imaginer de telles situations dans notre doux pays de France, fraternel, solidaire ?
source : Les Philo-Fables de Michel Piquemal
Bonjour chère Malou !
RépondreSupprimerCette histoire africaine est à méditer.
Merci de me la faire découvrir, très intéressante.
Il parait que l’instinct fait abstraction des sentiments... et je pense que ce n'est pas faux.
Encore merci à toi, ce texte nous amène à réfléchir un peu.
Je t'embrasse fort.
"l'instinct fait abstraction des sentiments" dis-tu. Pourquoi pas, je dirais plutôt que l'instinct fait abstraction de la raison mais bon, les deux phrases ne sont pas antinomiques. Je t'embrasse chère Nancy. A bientôt.
SupprimerPS Mon rêve faisait allusion à la politique franco-française et sans doute es-tu loin de tout cela en ce moment, non ?
RépondreSupprimerBonjour Malou
Merci pour ce mauvais rêve qui m'a fait sourire en ce matin où les chaînes info nous martèlent tous les malheurs dans lesquels nous sommes tombés et dont on a du mal à sortir...
Chaque jour, je m'éveille ahurie alors ton petit sourire (un peu jaune quand même) me fait me sentir habitante de cette France si belle... vue d'ailleurs.
Bisous
oui, Moun, tu as bien saisi le sourire un peu jaune de mon humour du matin. Je suis tellement fatiguée de toutes ces polémiques stériles qui au lieu de nous faire avancer nous immobilisent. La liberté chèrement payée par nos révolutionnaires de 1789 est tellement battue en brèche que c'est tout juste si notre pause pipi est encore libre....d'ailleurs, ne devrait-on pas légiférer sur ce gaspillage d'eau de nos toilettes ???????? Je t'embrasse.
SupprimerDifficile à croire dans notre beau pays mais hélas....
RépondreSupprimerBisous
oui hélas ! comme tu dis. Bisous
SupprimerAh bon ?
RépondreSupprimerParce que le repos du dimanche est un avantage acquis qu'il faut remettre en cause... ?
Allors allons y :
- Permettons le travail des enfants à partir de 8 ans chez Toyota, comme au XIXè siècle
- Supprimons les congés de toute nature comme au Japon, où le taux de suicides grimpe en flèche
- Rétablissons le travail de nuit partout et dans le commerce : après tout une fois les gosses couchés et endormis les femmes peuvent bien retourner trimer ? non ?
- C'est quand même légitime qu'on puisse s'acheter une "crème de jour" la nuit dans les grandes parfumeries des multi-milliardaires, parce que c'est un produit de PREMIERE NÉCESSITÉ.
- Etc. Etc.
Finalement j'aime certains scorpions..
Sais-tu que je suis Scorpion et que j'en suis fort heureuse (sourire). Mon blog n'étant pas un blog polémiste, j'entre sur la pointe des pieds dans ce débat tellement abordé en ce moment par les médias et les politiques.
SupprimerJe dirais juste que j'ai été très touchée par des étudiantes désespérées de voir leur seule source de revenus tarie par le seul fait des fermetures le dimanche des magasins de bricolage, je me sens aussi très proches des salariés risquant d'être débauchés (on parle de 1200 emplois en Ile de France ce qui est considérable). Je me dis que lorsqu'on a un faible salaire, ou qu'on n'a plus d'emploi, peu de perspectives d'en trouver un autre et qu'on doit faire bouillir la marmite, j'aurais été la première à travailler le dimanche si cela devait permettre à mes enfants de manger ou d'avoir un peu moins d'angoisse pour le lendemain. Je persiste donc à penser que le principe de réalité prévaut toujours sur le principe d'avantage acquis dans un contexte économique plus favorable. Il s'agit d'un sujet difficile qu'on doit se garder de caricaturer. Permets-moi de te dire Alain, en toute sympathie, que tes exemples me semblent outranciers. Pour le travail de nuit des femmes, moi qui ai travaillé pendant 30 ans dans les hôpitaux, je peux te garantir que bien des femmes et des hommes choisissaient le travail de nuit mieux rémunérés pour leur permettre d'une part d'améliorer l'ordinaire et d'autre part de s'occuper de leurs enfants à 16 h 30 à la sortie de l'école. C'était un choix librement consenti puisqu'il s'agissait de fonctionnaires hospitaliers qui n'avaient pas de risque pour leur emploi. Je n'alimente pas plus le débat mais il y aurait encore bien des choses à dire. Amitiés cher Alain et merci pour ton coup de gueule que j'ai lu avec grande attention. Cela fait du bien de voir que le trop consensuel n'existe pas partout et que la vie vibrante et passionnée continue à circuler.
Je connaissais cette histoire mais avec une belette à la place de la grenouille. .. Une métaphore intéressante parfois!
RépondreSupprimerBelle journée Malou.
Evelyne
Merci pour ton passage, Evelyne. Belle journée à toi.
SupprimerCes grands débats sont effrayants. Tout échange d'idée devient une guerre sans merci. Je suis d'accord avec toi sur le fait que dans cette histoire le mieux est l'ennemi du bien. Si les travailleurs du dimanche embauchent sur la base du VOLONTARIAT, je ne vois pas pourquoi les syndicats s'en mêlent. Nous sommes dans une société de consommation à outrance mais entre une belle promenade dans la nature ou un après-midi chez Casto, certains iront d'emblée vers la campagne et d'autre systématiquement vers les magasins, chacun ses goûts. On ne peut pas obliger les gens à apprécier la sortie en famille s'ils préfèrent le bruit des annonces flash. Et puis à un époque où le travail manque et l'économie se casse la figure, autant favoriser la consommation... non ? Pour ma part, je préférerai toujours une belle promenade sous les arbres. Alors cessons ces pensées moralisatrices...
RépondreSupprimerJe crois que dans l'histoire, une fois de plus, ce sont les médias qui font "monter la sauce"...
En tout cas ton petit conte africain est très mignon... et très fataliste quand même ... Belle soirée. Bisous
Merci Cathycat pour cette synthèse qui me va complètement. Je n'ai rien à ajouter si ce n'est que comme toi, je préfère la ballade en famille sous les arbres ou devant l'océan. Aller le dimanche faire ses courses n'a jamais été ma tasse de thé. Je trouve d'ailleurs qu'y conduire ses enfants le dimanche les fait entrer dans la société de consommation d'une façon excessive alors qu'il y a tant de choses à leur faire découvrir. Mais bon, j'avais la chance d'avoir tout mon week-end de repos et de pouvoir faire mes courses le samedi. Donc ne jugeons pas ceux qui optent pour un autre mode de vie. A chacun sa liberté. Pour le reste, je n'ajoute rien, l'essentiel a été dit plus haut. Je te souhaite une belle nuit. Bisous Cathycat.
SupprimerLa grenouille peut prendre bien des visages...imaginons que c'est le service public, et le scorpion serait alors tous les marchands du temple qui tentent de s'implanter dans l'école ou l'hôpital, pour en faire des entreprises...ou comment scier la branche sur laquelle les français étaient assis. La mort du service public est pour bientôt, et l'on regrettera amèrement cette disparition. Mais aucun retour en arrière ne sera possible. Quoique...;-)
RépondreSupprimerJe vois Célestine que nous partageons les mêmes valeurs, celles du service public. J'ai été 30 ans dans le service public et l'ai toujours défendu avec grande conviction. Rien ne m'énerve plus que ceux qui le vilipendent en le caricaturant. Il est vrai bien sûr qu'il y a des brebis galeuses, des ripoux qui s'en mettent dans les poches, je l'ai vu et peut en témoigner.Il est vrai aussi que rentabiliser le service public est totalement une hérésie même si on doit utiliser les deniers de la collectivité avec un grand sens de l'économie, ce qui n'est pas toujours le cas, il faut le reconnaître. Je veux dire aussi que la grande majorité des fonctionnaires hospitaliers que je connais sont très scrupuleux et se sentent le devoir de servir les citoyens, en l'occurrence pour l'hôpital, les malades. Alors quand je vois comme toi ces marchands du temple s'y implanter avec la bénédiction des pouvoirs publics, je t'assure que moi aussi cela me met en colère. Je me sens vraiment solidaire des fonctionnaires qui continuent à y travailler avec la foi chevillée au corps. Quant à l'éducation nationale, je ne pensais qu'elle était trop contaminée.A travers tes remarques, je saisis combien la bête est malade là aussi. Restons optimistes et pensons que peut-être la relève des nouvelles générations aura à coeur d'y apporter les soins adéquats.
Supprimer... oula la !! la discussion nous amène sur des chemins glissants, un débat maintes et maintes fois rebattu... je connaissais cette histoire, racontée autrement......je parle de celle de la grenouille et du scorpion !!... mais on arrive aux mêmes conclusions... et pour aller plus loin dans la discussion menée de main de maître, et non pas la parachever... comme toi Malou je ne passe pas mes dimanches dans les allées des grandes surfaces... parce que j'ai la possibilité, et c'est une chance, de pouvoir m'organiser autrement, et donc que je préfère mener mes pas, quand je le peux, vers les chemins forestiers... à respirer le bon air.. les grandes surfaces m'horripilent et me donnent des nausées, de toujours "consommer davantage",.. ou alors, rapidement, entre midi et 14 heures, mais on peut laisser le choix, aux uns et aux autres, de travailler, s'ils le désirent, ....ont-ils toujours cette alternative !! ou de se promener dans ces temples bruyants de la consommation et de l'apparence excessive et à outrance ........ liberté ! . droit ! Le débat n'est pas prêt d'être clos, parce que le français est champion en polémique, de la démesure exagérée, de l'excès.. !! allez je n'alimente pas plus la controverse, les querelles qui ne sont pas que de clochers..
RépondreSupprimerMerci Malou d'avoir permis la mêlée, la bousculade des idées, où je me suis avancée moi aussi sur la pointe des pieds. Un peu.
Bonne journée chère Malou.
Bisous.
Den
Ma chère Den. Ta parole est d'or et je m'y retrouve complètement, j'aurais pu la signer avec les mêmes mots. Point n'est donc besoion de paraphraser tes commentaires. Comme toi, j'aime la mêlée dès lors qu'elle est respectueuse, la bousculade des idées qui font avancer la réflexion. Regarde-nous toutes les deux sur la pointe des pieds prêtes à prendre la poudre d'escampette si la discussion venait à déraper (éclat de rire) mais non ici chaque visiteur est dans la même tolérance, la même bienveillance...ouf ! cela fait du bien. allez, je me repose un peu les pieds, je commençais à fatiguer!!!! bises souriantes.
SupprimerComme dans tous débats, il y a le pour et le contre. Mais je n'entrerai pas dans la polémique. De toute façon, tous ces politiciens me navrent, qu'ils soient de gauche ou de droite. Ils feraient mieux de s'occuper sérieusement de la France en s'unissant et en s'aidant, les uns les autres, plutôt que de se "bagarrer" pour avoir la première place et le meilleur rôle. Il n'y en a pas un qui sorte du lot, ils sont tous pareils, et cela me navre, oui, vraiment.
RépondreSupprimerBelle journée à toi, ma chère Malou. Je t'embrasse.
Françoise je partage ta conviction avec un léger bémol car je suis une éternelle optimiste...certains diront une utopiste. Je crois et veux croire que parmi toutes ces femmes et tous ces hommes, détenteurs d'un mandat électif, certains travaillent pour l'intérêt général. Je me demande juste si les électeurs que nous sommes sont prêts à de vrais réformes structurelles qui auraient pour conséquence de casser le cadre dans lequel nous vivons avec nos habitudes et nos certitudes...le changement finalement est assez inconfortable et quitter le connu pour l'inconnu est difficile... Belle fin de journée à toi, ma chère Françoise. Je t'embrasse de petits bisous utopistes :-)))
SupprimerBonjour Malou
RépondreSupprimerOh combien ces histoires et contes que j'aime énormément, nous parlent droit au coeur !
Je n'ai pas la force d'entrer dans le débat sous la forme du commentaire, je préfère exprimer mon opinion par le truchement de mère Poésie.
Je te conseille ce merveilleux livre "Le jardin des fruits" du grand Maître al-Din chez Folio sagesses pour 2 €.
Je te souhaite une douce journée :-)
Merci beaucoup Yanis pour cette référence. Je ne connaissais pas ce philosophe du 13e siècle et vais m'empresser d'acquérir ce petit livre....Je t'embrasse.
SupprimerBonjour chère Malou ♥ et merci pour ta gentille visite sur mon petit blog mardi.
RépondreSupprimerBISOUS d'Asie et bonne continuation !!!!